Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                        LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE - N°19 - 2014 - page 61/69

La descendance d’Auguste de Las Cases

(1815 -1854)Neveu de l’auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène »
et frère de Monseigneur Félix de Las Cases

par Christiane et Bernard Vialelle

 

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A la question : existe-t-il encore des descendants d’Emmanuel de Las Cases, le Mémorialiste de Napoléon ? La réponse est positive.
En effet, les cinq enfants de son second fils, Barthélémy,  ont eu de nombreux descendants mais aucun ne porte plus le nom de Las Cases. En revanche, François de Las Cases,  le frère de l’auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène »,  a eu un fils, Auguste, homme au destin tragique, dont la femme,  Cécile Robin,  a engendré un seul fils, Emmanuel. Ce sont ses descendants qui  vivent encore en Lozère et portent le nom de l’illustre compagnon d’exil de Napoléon Ier.

Depuis le XVI° siècle, la famille de Las Cases était implantée sur les communes actuelles de Blan  et de Poudis (Tarn). François de Las Cases, né le 1/1/1733 à Saint-Pierre des Cuisines (Toulouse) et décédé à Couffinal le 23/7/1780, avait épousé le 18/2/1765, Jeanne de Naves de Ranchin, née à Puylaurens (Tarn), le 17/1/1749 et décédée le 7/4/1816, alors que son fils Emmanuel et son petit-fils étaient à Ste Hélène, avec l’Empereur en exil.

Ce couple avait eu deux filles, décédées en bas âge, et deux fils : Emmanuel, futur mémorialiste de Napoléon,  baptisé à Belleserre (Tarn) le 21 juin 1766  et Alexandre-François- Jacques-Marc de Las Cases de la Caussade,  baptisé à Couffinal (Haute-Garonne) le 20 avril 1769.

Alexandre-François de Las Cases (1769/1836) père d'Auguste (Collection particulière)

 

Ce fils cadet  fit ses études, de 1779 à 1783, à l’école militaire de Sorèze alors que son frère aîné, Emmanuel, futur auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène », appelé par sa tante de Berny à Paris, avait fait ses études militaires à Vendôme puis à Paris et à Brest où il s’était engagé dans la Marine.         

 

 Le 25 septembre 1785, Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé,  nomme François de Las Cases, Cadet gentilhomme puis, le 9 novembre 1787, sous-lieutenant  dans la compagnie de la Frédière du Régiment d’Infanterie d’Auvergne.

En 1791,  il est réformé à la formation du 17° Régiment d’Infanterie.         
En 1792, il est garde de Monsieur, le frère du roi Louis XVI, futur Louis XVIII.  Il émigre ensuite en Angleterre avec son frère Emmanuel. Comme lui, il rentre en France en 1802. 
Six ans plus tard, le 23 février 1808, il  épouse à Béziers (Hérault), Marie-Claire- Joséphine de Baderon de Saint-Géniès, née le 23 mai 1779 à Béziers.
Six enfants naîtront de cette union, cinq dans le Tarn et un en Espagne : à Sorèze, naîtront  Alexandrine, le 18/3/1809  puis  Henriette, le 11/1/1810 ; alors que leur troisième enfant, Barthélémy, est sans doute né en Catalogne en 1813 et y décédera en 1814.

Leur quatrième enfant, Joseph-Sébastien-François-Dieudonné-Augustin dit « Auguste » naîtra  le 20/1/1815, à Sorèze, dans la maison du sieur Antoine Sauret, sise rue Castres. Son père, propriétaire, était alors à Paris. L’acte de naissance est rédigé en présence de Jean-Antoine Clos, médecin.
 

  Rue de Castres à Sorèze (Tarn)

 

 

Acte de naissance d’Auguste de Las Cases : 20 janvier 1815 Soréze (Tarn)

 


Les deux  derniers enfants naîtront à la métairie d’En Gras à Poudis : Charlotte, le 22 février 1817 et Félix, futur évêque de Constantine et d’Hippone en Algérie,  le 12 septembre 1819.(1)

 

 

Emmanuel de Las Cases, envoyé en mission en Illyrie en 1811 par Napoléon Ier, avait emmené avec lui son frère François : « Je voulais lui procurer quelques appointements et quelques titres pour en obtenir » disait-il.
A leur  retour, en 1812, François abandonna la carrière des armes et entra dans l’administration préfectorale.  Son frère Emmanuel lui obtint successivement un poste de sous-préfet en Catalogne, à Figueres  puis  à Tournon-sur-Rhône en Ardèche.

 La carrière militaire d’Auguste de Las Cases

En 1814,  François de Las Cases  retourne à la vie civile et exploite ses biens d’En Gras à Poudis et  de la Chartreuse à Corneilhan dans l’Hérault, propriété viticole héritée de sa femme, Joséphine de Baderon de Saint-Géniès.

Mais des revers de fortune mettent la famille dans la gêne.  «  François avait trouvé  à son retour, des procès et des embarras d’affaires avec ses beaux-frères de Saint-Géniès. Par sa mauvaise ou malheureuse administration, il avait mis à presque rien leur fortune. Ses cinq enfants devaient tous en souffrir ».
(Cécile Robin, épouse d’Auguste)

« A l’époque où Auguste eut neuf ans (en 1824) les restrictions de fortune de François de Las Cases lui firent accepter l’offre d’aide amicale du Marquis Adolphe de Las Cases » : colonel aux gardes du corps du roi, compagnie de Luxembourg (1782/1880).

Ce dernier  proposa l’envoi de son jeune cousin au Prytanée militaire de la Flèche (Sarthe). Son excellente conduite, son intelligence et son travail lui permirent d’entrer à Saint-Cyr où il resta de 1831 à 1833.

 Il en sortit avec un rang qui lui permit de rejoindre, en janvier 1834,  l’Ecole d’Etat-Major où il servit dans plusieurs régiments d’infanterie et de cavalerie. Il était doué d’une promptitude de compréhension et d’une facilité d’élocution remarquables.

Le Prytanée de la Flèche (Sarthe)

Ecole de Saint-Cyr  
 Tenue de l’Ecole d’Etat -Major

 

      

                  

 

Des évènements familiaux

Auguste a 21 ans quand son père  décède le 5 septembre 1836 dans son domaine viticole de la Chartreuse à Corneilhan (Hérault) où demeurent sa mère et ses trois sœurs célibataires : Alexandrine, 27 ans, Henriette 26 ans, Charlotte 19 ans et son frère Félix 17 ans.

Ce dernier, conseillé par son oncle et parrain Emmanuel, l’auteur du  Mémorial, entre à l’Ecole Centrale de Paris dont il sortira ingénieur en 1842. Cette qualification lui permettra plus tard  de diriger, avec ses cousins Emmanuel et Barthélémy, les mines de charbon de Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire)
Le 25 avril 1838, sa sœur Alexandrine épouse à la Chartreuse de Corneilhan (34)  Jean de Mellier de Labarthe, propriétaire à Castres,  né le 2 juillet 1806 à Sorèze (Tarn). Ce couple sera sans postérité.

La marque particulière d’Alexandrine était son inépuisable bonté. Sa maison de la Chartreuse a été le refuge de la famille. Elle donnait avec tant de plaisir qu’on oubliait de la remercier.  (2) Elle décèdera à Béziers, le 1er janvier 1892, âgée de 81 ans.
 

        

Alexandrine de Las Cases(1809/1892)           Jean de Mellier de Labarthe (1806/1879)

Fin 1840, Emmanuel, son cousin, participe au retour des cendres de Napoléon avec le Prince de Joinville, fils du roi des Français,  Louis-Philippe 1er. Il publiera en 1841 le récit de ce voyage dans « Journal écrit à bord de la frégate la Belle-Poule ».

Le 20 janvier 1841, sa sœur Charlotte épouse,  à la Chartreuse de Corneilhan, un Espagnol, le baron  Joaquim de Guérau d’Arellano, ancien magistrat d’Espagne,  professeur de droit civil à l’Université de Valence.
Ce couple aura un fils : Joseph (1841/1921) dont l’une des filles, Cécile de Guérau d’Arellano (1888/1976), artiste peintre aquarelliste, a vécu aux Canonges, à Laurabuc (Aude) près de Castelnaudary.
Sa marraine était Cécile Robin, la femme d’Auguste de Las Cases.

« Charlotte, plus femme,  moins austère était mère avant tout. Spontanée, elle ne redoutait ni dangers ni aventures pour revoir son fils chéri, Joseph que l’Espagne lui disputait toujours. Pour le retrouver, elle a entrepris des voyages fantastiques ». (3)

Charlotte décèdera, à 72 ans, le 26 juin 1889 place du collège à Castelnaudary.
Elle sera inhumée à Corneilhan.

 

 

       

Charlotte de Las Cases (1817/1889)          Joachim de Guérau d’Arellano (1802/1874)

Sa sœur Henriette restera célibataire.

« Elle avait été la beauté de la famille, elle en était la sainte. Sa piété a embelli, charmé, sanctifié tous les actes de sa vie mais elle n’avait d’austérité que pour elle-même ». (4)

Henriette et Charlotte, demeurées presque sans ressources à la suite des pertes d’argent de la famille, ont tenu  un bureau de poste à Saint-Chinian puis à Clermont- l’Hérault ; elles avaient pris ce travail à cœur et elles  assisteront financièrement leur mère.

Henriette qui habitait à Béziers, décèdera à 70 ans chez sa sœur, place du collège,  à Castelnaudary (Aude), le 28 mai 1881.

   Henriette de Las Cases  (1810/1881)      

 

 

Auguste de Las Cases, sous-intendant militaire

En tant qu’officier, en 1840, Auguste  fait partie de ceux qui ont créé la Carte de France élaborée de 1821 à 1880  pour succéder à la carte de Cassini (1756/1789).

En janvier 1842, Auguste est nommé capitaine puis il est muté au 12° Dragons.  C’est  cette année-là  que,  le 14 mai, son oncle Emmanuel, auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène »,  décède à Passy.

En 1843, Auguste passe à l’intendance militaire et, de 1848 à 1851, il séjourne à Ténès en Algérie.
Son frère Félix, ingénieur de l’Ecole Centrale,  déprimé, suite à son échec d’agriculture intensive à la ferme des Moulins d’Orléans, dans le Cher, et tenté par la colonisation naissante, vient en 1849, à Aïn-Defla (près de Montenotte) pour exploiter une concession agricole.    Il y est accueilli par le Général Lapasset qui avait suivi la même formation militaire qu’Auguste.

En 1851, Auguste rentre en France, attaché à la 11° division en poste à Bayonne tandis que son frère Félix, appelé par ses cousins,  Emmanuel et Barthélémy, à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire), va diriger des mines de charbon.

Cécile Robin, sa femme

Le 10 mai 1852, à Auxerre (Yonne), Auguste est promu chevalier de la Légion d’honneur. Le 21 avril 1853, à 38 ans, il épouse Henriette-Marie-Cécile Robin à Saint-Nicolas-des-Champs (Paris III°).      
Ce mariage avait été « arrangé » par son cousin Emmanuel de Las Cases  qui connaissait son excellent caractère et sa probité proverbiale.


   Eglise Saint-Nicolas-des-Champs (Paris III°)

La mère d’Auguste, Joséphine de Baderon de Saint Géniès, malade, n’assistera pas au mariage. Elle décèdera quelques mois plus tard,  le 25 novembre, à Saint-Chinian (Hérault).

   Portrait de Cécile Robin (1828/1922) (Collection particulière)


Cécile Robin était née le 12 mars 1828 à Nevers où son père Antoine-François Robin (1789/1868) était notaire. Musicien, il avait composé de petits opéras et   avait transmis à sa fille Cécile sa passion pour la musique et surtout ses goûts littéraires.
Peintre, poète, portraitiste et musicienne, cette femme tendre et solitaire écrira un journal, vers la fin de sa vie, sur des cahiers et carnets retrouvés en 1974 par son arrière-petite-fille, Monique de Las Cases.
Celle-ci publiera en 1979 un ouvrage intitulé « Souvenirs et portraits » d’où sont tirés des  extraits de cet article.

  Souvenirs et portraits » Comtesse Cécile de Las Cases -  1979

Trois destins tragiques

Le 9 mars 1854, alors que sa femme est enceinte de 8 mois, Auguste de Las Cases part de Marseille pour participer à la guerre de Crimée. Un mois plus tard, son fils Emmanuel naît, le 2 avril1854, à Auxerre (Yonne). Victime d’une insolation , à Sébastopol, Auguste rentre à Paris, en mai,  pour se faire soigner.      

 

    Auguste de Las Cases (1815/1854)  époux de Cécile Robin (Collection particulière)

Auguste y fait la connaissance de son fils Emmanuel. Sa femme, malade, rejoint sa mère pour s’occuper ensemble de l’enfant au château de Chailvoy (Nièvre).
Son cousin Emmanuel qui s’était marié le 28 juin à Passy  avec Elisabeth Poudret de Sevret, décède 10 jours plus tard, le 8 juillet.

« La famille est décapitée » s’exclame alors Félix, le frère d’Auguste.

 Malade, Auguste est envoyé en convalescence chez son  cousin Barthélémy à Chalonnes-sur-Loire où il retrouve son frère Félix. Il travaille à compléter les cartes de l’Atlas géographique, publié en France en 1804 par son oncle  Emmanuel. Mais, victime d’une attaque d’apoplexie, il  décèdera, chez son cousin Barthélémy, quelques mois plus tard, le 14/11/1854, loin de sa femme et de son fils.  Il est inhumé au cimetière de Passy, auprès de son oncle Emmanuel, le Mémorialiste de Napoléon.
 

   

 Acte de décès d’Auguste de Las Cases le 15  novembre 1854 à Chalonnes-sur-Loire (M. et L.)

La veuve d’Auguste, Cécile Robin,  élèvera, avec l’aide de ses parents,  leur fils Emmanuel qui, en 1859, à l’âge de cinq ans, sera baptisé dans l’église de la Madeleine à Paris. Son parrain était Barthélémy de Las Cases,  député chambellan de Napoléon III. Celui-ci, après le décès de sa sœur Ofrésie qui habitait la maison de leur père sise rue de la Pompe  à Passy, demanda à la comtesse Cécile de Las Cases d’habiter cette demeure chargée de souvenirs.  Elle y vécut 3 ans et  y reçut les trois sœurs d’Auguste : Alexandrine, Henriette et Charlotte, venues assister, le 5 mai 1867, au sacre épiscopal de leur frère Félix, nommé évêque de Constantine et d’Hippone en Algérie par Napoléon III et Pie IX. En effet celui-ci, suite aux  décès de sa femme Berthe Merlet et de leur fille Henriette, était entré dans les ordres en 1858 et avait été ordonné prêtre en 1861.

    Monseigneur Félix de Las Cases (1819/1880)


Les descendants d’Auguste de Las Cases et de Cécile Robin : trois générations d’avocats, d’hommes politiques et d’écrivains.

C’est Emmanuel de Las Cases, l’unique fils  d’Auguste et de Cécile Robin qui assurera la transmission du nom des Las Cases jusqu’à nos jours.  En effet, Emmanuel, le fils aîné du Mémorialiste, décédé 10 jours après son mariage, sera sans postérité. Barthélémy, le fils cadet,  aura deux fils : le premier, Barthélémy qui  aura six filles et le second, Emmanuel, une fille ne permettant donc  pas la transmission du nom de Las Cases.

Emmanuel de Las Cases
(2 avril 1854 /Auxerre - 16 avril 1934 / Neuilly)

 Fils unique d’Auguste et de Cécile Robin,  il était  Docteur en droit. Il fut avocat à la cour d’appel de Paris. Engagé en politique,  il fut Président du Conseil général de la Lozère. Sénateur de 1903 à 1933, il était Chevalier de la Légion d’honneur. Dans  « Trente ans de Sénat », il a publié les textes de ses interventions.
Il a pris part à la lutte des Catholiques pour la défense des libertés religieuses,  des congrégations et de l'enseignement libre.
Il a défendu la loi sur le repos hebdomadaire et proposé le dimanche. Il a prêché une fraternité et une justice plus grande entre les classes.
Nombreuses furent ses actions en faveur des pupilles de la Nation, des victimes de la guerre et pour le vote des femmes.
Emmanuel de Las Cases avait épousé, le 8/7/1880 à Paris VIII°, Marguerite Meyran, fille du Sénateur aveyronnais, Casimir Meyran (1818/1892), qui lui donna deux fils, Philippe et Gabriel.

Elle mit en place des formations pour améliorer le sort des femmes lozériennes : cours de couture, cuisine, jardinage, comptabilité. Elle créa une association de dentelières.

   Emmanuel de Las Cases (1854-1934)

Philippe de Las Cases :
1881 / St Côme d’Olt (12) – 1962 / Prinsuéjols (48)

Philippe, leur fils aîné, était Docteur en droit, licencié es Lettres, diplômé en Sciences Politiques et Economiques. Orateur de grande classe, il exerça  comme son père, en tant qu’avocat, à la Cour d’Appel de Paris.
Il fut Conseiller général, U.R.D. dans le canton de St Germain-du-Teil (48) de 1919 à 1945. Il ne sera jamais élu sénateur malgré deux candidatures : en 1932 il fut battu de 3 voix par le marquis Pierre Chambrun ; il échoua à nouveau en 1945.
Fondateur et Président de la Fédération des syndicats agricoles, il a animé un grand mouvement social et chrétien pour aider les paysans de la Lozère en créant des coopératives, des associations familiales, des caisses mutuelles agricoles et une caisse de Crédit Rural. Il était Vice-Président de la M.S.A.
Il a fait des conférences en France et à l’étranger en faveur de l’action sociale et religieuse.
En 1930 il contribua à la création de l’A.P.E.L . (Association des Parents de l’Enseignement Libre) dont il fut responsable jusqu’en 1947.
En 1909, il avait eu l’idée de faire fabriquer en Lozère des jouets en bois analogues à ceux de Nuremberg. La guerre de 14/18 à laquelle il participa, dans l’artillerie, allait en arrêter la production.
Un an  avant son décès, il publia à Mende, en 1961, un ouvrage retraçant sa carrière : «  Ce n’est rien. Rien qu’une vie ! Soixante ans de Palais, de Volant, d’Action Religieuse et Sociale ».
 


 

         Ce n’est rien. Rien qu’une vie ! » 1961

Philippe de Las Cases(1881/1962)

 

Philippe de Las Cases avait épousé en 1908, à Paris VI°, Françoise Salet qui lui donna neuf enfants. Deux d’entre eux, Emmanuel et Monique,  ont publié des livres concernant leurs ancêtres.

 Emmanuel-Privat-Georges-Gabriel de Las Cases (1912 / Paris – 1995  / Paris)

   Emmanuel de Las Cases (1912-1995)
 

Il épousa en 1946, à Paris XVI°,  Sylvie Giscard d’Estaing, sœur aînée de l’ancien Président de la République Valéry Giscard d’Estaing. 
Avocat à la cour comme son père et son grand-père,  le Comte Emmanuel de Las Cases, grâce aux nombreuses archives de la famille, a écrit deux ouvrages :

- « Las Cases le Mémorialiste de Napoléon » en 1959. 

- « Ephémérides » en 1992. Ce livre  présente un choix de textes pris dans le journal  tenu par son grand-père Emmanuel de Las Cases pendant 50 ans. Il y faisait le récit de son activité politique en Lozère et à Paris, reconstituant ainsi le climat de l’époque.
Cet ouvrage  retrace  la vie du fils d’Auguste et de Cécile Robin,  ancien Sénateur de la Lozère (1854 / Auxerre -1934/ Neuilly).

            Ephémérides  (1992)

Las Cases, le Mémorialiste de Napoléon "Fayard (1959)" 

 

L’une des sœurs d’Emmanuel de Las Cases, Monique,épouse de Jean Peschart d’Ambly, a  publié :

« Souvenirs et portraits » imprimé  à Cosne-sur-Loire en 1979.

C’est à partir de 21 carnets et cahiers écrits à la fin de sa vie par son arrière-grand-mère et marraine,  Cécile Robin, découverts seulement en 1974, qu’elle a reconstitué un puzzle de lettres non datées. Dans cet ouvrage, on peut y lire des récits d’événements et des portraits de personnalités de sa famille. Un exemplaire de ce livre, difficile à trouver, est consultable à la médiathèque Jean Jaurès de Nevers, ville natale de Cécile Robin.
La veuve d’Auguste de Las Cases, Cécile Robin âgée de 94 ans, est décédée le 1er février 1922, rue Lavoisier, à Paris VIII°. Grâce à ses mémoires et aux lettres de ses  correspondants  on peut percevoir l’ambiance de l’époque dans laquelle elle a vécu.

    Monique de Las Cases et son grand-père Emmanuel de Las Cases

La famille de Las Cases au  château de la Baume à Prinsuejols (Lozère)

Ce château, actuelle propriété de la famille de Las Cases,  avait été acheté en 1858 à Mme du Plessis-Châtillon, héritière des de Grolée de Peyre, par le Sénateur de l’Aveyron, Casimir Meyran.
Il l’a transmis à sa fille Marguerite qui avait épousé,  le 8 juillet 1880 , à Paris VIII°, Emmanuel de Las Cases, le fils d’Auguste et de Cécile Robin qui le transforma et le meubla.
Il est resté dans la famille jusqu’à ce jour. Ce fleuron du patrimoine lozérien peut se visiter en juillet/août et sur rendez-vous toute l’année.

Surnommé « le petit Versailles du Gévaudan » en raison de son mobilier semblable à celui du château du Roi Soleil, ce bel édifice de granit, en partie classé, a été construit en deux temps : érigé en 1630  par Antoine de Grolée, comte de Peyre, lieutenant-général de Louis XIV pour le Languedoc, le château d’origine est assez austère avec ses toits pointus en lauzes.
La seconde partie, construite au sud du premier bâtiment par son fils César de Grolée, fut achevée en 1714 ; elle  présente une longue façade agrémentée d’une terrasse donnant sur un parc ombragé et un étang.
L’intérieur du château abrite des boiseries peintes et dorées à la feuille, de superbes  parquets, des lits à courtines, des bahuts, des armures, des tapisseries

représentant des scènes mythologiques, des tableaux et de magnifiques cheminées et escaliers.

Petit musée d’Emmanuel de Las Cases, le Mémorialiste de Napoléon

Une petite pièce du château abrite le seul  musée consacré à Emmanuel de Las Cases,  célèbre auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène ».  Sur les murs et dans des vitrines, ont été rassemblés différents souvenirs de son séjour et de celui de son fils, en exil avec Napoléon de fin 1815 au 31 décembre1816.

    

Le château de la  Baume, façade nord (photo Bernard Vialelle)

CONCLUSION

La comtesse Sylvie de Las Cases, née Giscard d’Estaing (1924 - 2008),  épouse d’Emmanuel de Las Cases, fut  maire de Prinsuéjols, en Lozère, de 1974 à 2001.

Par son action, elle a contribué à faire connaître ce petit village de l’Aubrac en développant, entre autres, des structures d’accueil pour les touristes.

Son fils, le Comte François, propriétaire actuel du château de la Baume entretient et anime ce château qui appartient à sa famille depuis un siècle et demi. C’est sur ses trois garçons que repose la transmission du patronyme illustre des Las Cases.

Sources
- Comte Emmanuel de Las Cases : « Las Cases, le Mémorialiste de Napoléon » 1959 -  Fayard
- Comte Emmanuel de Las Cases : « Le dernier voyage de Napoléon » - 1962 - 10/18
- Cécile Robin, comtesse de Las Cases  « Souvenirs et portraits ».  1979 – Cosne-sur-Loire (58)
- Comte Emmanuel de Las Cases : « Ephémérides » 1992 – Les Presses du Languedoc
- M. Jean-Pierre Gaubert : « Las Cases, l’abeille de Napoléon ». Loubatières -2004
- Base Léonore : Légion d’honneur
- Archives Départementales du Tarn
- Archives Départementales du Maine-et-Loire

Remerciements
- M. Cristófol Guerau de Arellano
- M. François de Las Cases
- Mme Marie-Philippe Savary de Beauregard
- M et Mme la Comtesse Gabriel de Bellescize
- Mme Michèle Bazin de Jessey
- M. Bertrand Pâris - Association la Saint-Cyrienne

    

Le château de la Baume, façade sud   (photo Bernard Vialelle)       Le château de la  Baume et le parc (photo Bernard Vialelle)

 

NOTES

1-.Cf. : « Les Cahiers de l’histoire de Revel » n° 18 - janvier 2013.

2-.Cf. : Cécile Robin, femme d’Auguste de Las Cases.

3-. Ibidem

4-. Ibidem